Lors de son dernier intervention du 18 mars, le président Hollande avait confirmé la taxe à 75% sur les grands revenus supérieurs à un million d’euros par an. Des salaires à faire rêver mais qui ne concernent qu’une minorité de Français. En effet, le salaire moyen Français n’excède pas les 3000 euros et le salaire médian est bien plus bas sous la barre des 2000 euros. Les écarts sont de plus en plus flagrants entre les grands salaires et ceux qui sont modestes.
Les Français sont pessimistes : selon un sondage CSA pour BFM TV rendu public le 30 mars 2013, ils sont seulement 29% à se déclarer confiants pour l’avenir. Pourtant, selon les chiffres publiés en mars 2013 par l’Acoss, la banque de la Sécurité sociale, le salaire moyen par tête a augmenté sur un an de 2,1% : il atteint 2.410 euros bruts mensuels.
Ce salaire moyen est calculé en rapportant la masse salariale au cumul des rémunérations brutes des salariés versées chaque trimestre.
Attention à ne pas confondre le salaire moyen avec le salaire médian. Ce dernier est nettement plus bas : 1.675 euros bruts mensuels.
Au contraire du salaire moyen, le salaire médian permet de séparer les 50% des Français qui gagnent plus, des 50% des Français qui gagnent moins. Concrètement, la moitié des Français gagne plus de 1.675 euros, tandis que l’autre moitié gagne moins
Selon une étude de l’Insee parue en juin 2012, 10% des salariés les moins bien payés touchent un salaire net mensuel de 1.142 euros. Au contraire, les 10% de salariés les mieux rémunérés gagnent 3.317 euros nets par mois. C’est presque trois fois plus.
Quant aux 1% les mieux payés, ils touchent plus de 7.654 euros nets mensuels.
Pourtant, selon une étude de l’Insee publiée en mars 2013, les écarts de salaires ne se creusent pas en France. Au contraire, ils se réduisent. Entre 1967 et 2009, l’écart de rémunération entre les 10 % de salariés du privé les moins payés et les 10% les mieux payés a légèrement baissé. Il y a une quarantaine d’années, les mieux payés gagnaient 3,5 fois plus que les moins bien payés. Aujourd’hui, ils ne gagnent «que» 3 fois plus.
En moyenne, les ouvriers sont payés 1.583 euros nets par mois, selon les chiffres de l’Insee parus en 2012. Cela correspond à une baisse de 0,2%, principalement due aux intérimaires. En effet, les ouvriers représentent les trois-quarts des embauches en intérim – des emplois souvent moins bien payés. Résultat, entraîné par le nombre, le salaire moyen baisse.
Le salaire moyen des cadres a progressé en 2010, pour aller s’établir à 3.950 euros par mois. Selon une étude de l’Insee parue en 2012, ‘c’est dans le secteur des activités financières, secteur qui emploie beaucoup de cadres (…) et où la part de primes est particulièrement forte, que les salaires ont augmenté le plus en 2010 (…) après deux années de forte baisse’.
La parité au travail, ce n’est pas encore pour tout de suite : en 2010, une femme gagne en moyenne 19,7% de moins que son homologue masculin. Si cet écart se réduit d’année en année, la diminution est très lente : en 2001, les femmes gagnaient déjà 21,5% de moins que leurs collègues masculins.
Enfin, plus une femme touche un salaire élevé, plus cette différence va s’accroître : par exemple, une femme se situant dans la catégorie des 1% les mieux payés touchera un salaire de 36% inférieur à celui d’un homme.
Pour gagner beaucoup, mieux vaut travailler à temps complet. En effet, la moyenne des salaires horaires nets des postes à temps partiel est plus faible – 15,24 euros – que celui des postes à temps complet -18,41 euros. Cet écart s’explique notamment par une qualification des salariés à temps complet supérieure à celles de leurs collègues à temps partiel.
Est considérée comme une augmentation de salaire toute augmentation supérieure à l’inflation . En 2010, ils étaient 58% des salariés à en bénéficier. Ces augmentations sont plus importantes dans le secteur de la restauration. Les jeunes de moins de 30 ans sont également en première ligne des augmentations, mais sur des salaires plus faibles en début de carrière.
Et vous, où vous situez-vous parmi tous ces chiffres ? En se basant sur les données de l’Insee publiées en 2012, l’Observatoire des inégalités a mis en ligne un outil pour vous aider à y voir plus clair. Il suffit d’y entrer votre salaire mensuel net, et le pourcentage de Français gagnant plus que vous s’affiche. Pour faire un test, c’est ici.
